Au cours de ses lectures de confinement Marcel Koch, membre éminent de notre association Castellum, est tombé sur des pépites concernant notre village. Voici les extraits qu’il nous a fait parvenir.
Enseignement primaire
Répondant à un vœu quasi unanime, sur le rapport de Talleyrand à l'Assemblée Nationale, la loi des 3 et 4 septembre 1791 dispose qu' «il sera créé une instruction publique commune à tous les citoyens, gratuite à l'égard des parties d'enseignement indispensables pour tous les hommes et dont les établissements seront distribués graduellement». […]
En attendant sont maintenues les «petites écoles» en exercice dont les «régents» sont choisis par les communautés et rétribués selon les accords passés avec elles. Mais la loi du 17 avril 1791 avait déjà stipulé que «toutes personnes chargées d'une fonction publique dans le département de l'instruction qui n'ont pas prêté le serment prescrit par les lois des 26 décembre et 22 mars derniers sont déchues
de leurs fonctions, et qu'il doit être provisoirement pourvu, s'il est nécessaire, à leur remplacement par le Directoire du Département». […]
Les administrateurs veillent. Citons au hasard :
- le 14 octobre 1790, la commune d'Estoublon est autorisée à établir un maître d'école pour l'instruction de la jeunesse et à le salarier de 100 livres, le surplus devant être payé par les pères des enfants qui profiteront des leçons. Le 19 décembre 1791, la commune des Sièyes est autorisée à fixer les gages de son maître d'école à 60 livres, «sans préjudice de la rétribution due par chaque écolier». Il en est de même pour Moustiers, le Castellet d'Oraison, etc. […]
- Texte extrait de La Révolution dans les Basses Alpes - éditions Les Annales de Haute Provence
Les cloches
Beaucoup se sont tues, envoyées à la fonderie pour forger l'acier victorieux des armées révolutionnaires (on récupérait même les cordes pour les besoins militaires). […]
Partout les habitants tentèrent de s'opposer souvent par la force, à la descente de leurs cloches…
Beaucoup de municipalités, conscientes du rôle important des cloches dans la vie de leurs villages, demandèrent à les conserver, voire d'en disposer à leur gré, mais en vain. […]
«Le comité de surveillance de la commune de Puimichel, lit-on dans le registre de correspondance du comité révolutionnaire de Digne en date du 16 nivôse an II (5 janvier 1794), vient de nous faire passer une lettre portant plainte du transport d'une cloche de cette commune à celle du Castelet, nous avons examiné cette plainte et nous estimons que, sous aucun rapport, cette cloche ne peut être détournée de sa destination qui est à la fonderie. Est-il raisonnable que la commune du Castelet qui n'a jamais eu d'horloge, délibère d'en placer une au moment où le métail est en réquisition ? D'ailleurs qui pourrait ordonner cet arrangement ? Les cloches étant à la disposition du conseil exécutif, lui seul aurait le droit d'autoriser cet arrangement. Nous espérons que, observateurs de la loi et oubliant toute considération, vous ordonnerés que ladite cloche sera rapportée dans la commune d'Oraison et que cette dernière la fera parvenir à l'endroit de sa destination aux termes de la loi».
- Texte extrait de La Révolution dans les Basses Alpes - éditions Les Annales de Haute Provence