Parallèlement à la cérémonie au monument aux morts du 11 novembre et à l'inauguration de la rue Germain Allard, l'association Castellum avait organisé un apéritif servi à midi à toutes les personnes présentes ainsi que la poursuite de l'exposition commencée l'an dernier sur les soldats du Val de Rancure tués lors du conflit de 14-18 et enfin la mise en vente de l'ouvrage de Germain Allard. Cet apéritif a permis une transition conviviale entre ces différentes manifestations regroupées sur une seule et même journée.
Ce fut aussi l'occasion de passer dans la salle polyvalente et de pouvoir découvrir toutes le fiches sur les soldats d'Entrevennes, de Puimichel et du Castellet tués en 1915. Et une nouvelle fois le résultat a époustouflé les visiteurs et plus particulièrement les familles de ces malheureux fauchés en pleine jeunesse. Le bilan de 1915 est d'ailleurs extrêmement lourd pour de si petits villages puisqu'il s'élève à rien moins que vingt-cinq tués. À côté de ce travail remarquable de recherche historique et généalogique dû à Claudine et Philippe Ligonesche et à leur ami Philippe Coulet, on pouvait aussi découvrir des renseignements sur les trois villages à cette époque ainsi qu'un travail sur des courriers entre le front et les familles réalisé par Annie Giraud.
Enfin sur le stand de Castellum tenu par Mireille Machu, la trésorière de l'association, les visiteurs ont pu se procurer les mémoires de guerre de Germain Allard éditées pour l'occasion en un ouvrage de plus de cent pages contenant le journal au jour le jour de ce soldat bas-alpin parti sur le front, qui décrit avec des mots simples et beaucoup d'émotion la vie quotidienne du poilu entre l'enfer de Dieuze (la légende noire du XVe corps), les marches aussi interminables qu'inutiles ou les moments de détente au campement. À la suite de ce journal les dessins datés de 1915 montrent avec une précision saisissante le cadre de vie en Argonne entre les villages de Récicourt et d'Avocourt. Et on découvre, à la fin, quelques rares photos de Germain Allard avec ses camarades d'infortune. Cet ouvrage édité par Castellum grâce à la communication des cahiers originaux et du carnet de dessins par Robert Granier, le neveu de Germain Allard, et surtout à son autorisation de publication, constitue un témoignage de première main particulièrement poignant et instructif sur ce que furent ces années horribles pour toute une génération. Inutile de dire combien ce livre a été apprécié par ses premiers acheteurs.