Dans la cadre de la semaine des saveurs et des senteurs organisée du 8 au 16 septembre par le Pays de Haute-Provence, le Val de Rancure, à travers ses trois villages, a pu présenter toute sa richesse et sa spécificité.
La manifestation s'est déroulée le 9 septembre à Puimichel, plus particulièrement sur le thème de l'or rouge et le diamant noir. Traduisez : le safran et la truffe. Autour de ce thème, des producteurs étaient présents pour apporter tous les éclaircissements sur la culture et le ramassage de ces produits, avec projection documentaire dans l'église ainsi transformée en salle de cinéma et conférences. Autour de cet axe principal les autres sujets n'étaient toutefois pas oubliés : l'huile d'olive, le lavandin, le miel, voire l'aïoli ou la fabrication des merveilles.
Le midi, après la balade matinale organisée au départ du Castellet, la communauté des communes du Val de Rancure avait organisé un solide apéro pour mettre les papilles en éveil.
Sur la grande place de Puimichel, une immense salle de restaurant en plein air était dressée devant le restaurant "chez Jules" pour un moment de convivialité gastronomique sur le thème "du safran dans les pâtes".
Un plat à la fois simple et raffiné grâce à la qualité des produits mis en œuvre : des pâtes fraiches, un excellent jambon cru de pays à la saveur délicate, des courgettes émincées à la chair ferme et savoureuse et surtout un safran généreusement intégré à la recette pour donner cette sublime subtilité.
Le Castellet pour sa part a mis en avant – grâce à l'association Castellum décidément très active – le patrimoine physique de la cuisine d'autrefois. Ici pas de recette, pas de démonstration, pas de dégustation… mais des objets. Beaucoup d'objets réunis pour l'occasion grâce au prêt de plusieurs familles du village. Des objets qui parlent encore aux anciens qui les ont donc retrouvés, au détour de leur visite à cette journée du bon goût, avec des commentaires émus. Mais des objets que les nouvelles générations ne connaissent pas forcément et qui ont suscité questions et intérêt. Cette exposition a connu un véritable engouement et a fait éclore les bonnes volontés puisque de très nombreux visiteurs nous ont demandé de refaire une exposition sur ce même thème – mais sur une plus grande durée – et nous ont promis le prêt d'autres objets parfois rustiques, parfois perfectionnés, souvent insolites, mais tous porteurs d'une vraie richesse historique sur le quotidien de nos ancêtres d'il n'y a tout de même pas si longtemps.
Photos de cuisines anciennes préservées et d'un four familial, reconstitution d'une table vieille d'une centaine d'années avec nappes, couverts, verres et assiettes de cette époque, voilà le point de départ de l'exposition organisée par Castellum (avec vente de cartes postales et promotion pour le soutien à cette association pour le patrimoine).
Ce pourrait être l'éventaire d'un antiquaire. C'est la table d'exposition de l'association : en tout plus de soixante objets différents présentés, explications à l'appui pour les reconnaître. De quoi passer un bon moment.
Les batteries de casseroles étaient courantes : acier émaillé au décor désuet et délicat. Nous avons dû choisir parmi plusieurs batteries pour trouver ici la plus belle et la plus originale. Le présentoir aussi est d'époque. Notez les poêles, dont celle à châtaignes.
Gargoulette pour conserver l'eau au frais, moulins à café ou à poivre, pot à lait, cafetière ou aiguière, sans oublier la vieille boîte en fer de bouillon Kub qui trônait dans toutes les cuisines, à côté des autres boîtes en fer de sucre Saint-Louis ou de biscuits nantais. Aujourd'hui on a du polystyrène !
Autrefois pas de cuisine sans la rangée de pots de cheminée en faïence ou en porcelaine. On avait encore des égouttoirs à louches et à passoires, des moulins à légume, des boîtes à sel, des paniers à salade ou des égouttoirs à pâtes et à légumes. L'ail, le laurier et le fenouil sont… d'aujourd'hui !
Sous l'égouttoir pour les moules à faisselles, toute une série de petits objets destinés à faciliter la vie courante de la ménagère : ouvre-boîtes divers, machine à mettre les bouchons sur les bouteilles et… tire-bouchons pour les enlever, hachoir manuel et fouet mécanique, petites râpes à fromage ou à muscade, presse purée et moule à flans.
Enfin un objet bien rustique et bien «de chez nous» présenté ici en situation, la râpe à coings. Celle-ci était utilisée lorsque – au lieu de faire de la confiture – on voulait faire de la gelée de coings : il fallait alors râper le fruit au lieu de le couper en morceaux. On l'utilisait aussi pour faire un fameux ratafia (à consommer avec ??? – «M-O-D-É-R-A-T-I-O-N» ! Vous ne le saviez pas ?)