L'eau a toujours été un problème en Provence. Des générations de Castellians ont dû composer avec des crues de Rancure, des pluies parfois destructrices ou au contraire de longues périodes de sécheresse. De ce fait nos ancêtres ont appris à gérer avec intelligence ce bien rare et précieux.
Même si elle était peu abondante, l'eau n'a jamais totalement manqué. Dans ce paysage de poudingue, une couche argileuse peu perméable a donné naissance à plusieurs sources de débit variable, toutes se situant à une altitude d'environ 550 mètres. Dès le XVIIe siècle, l'une des plus importantes de ces sources, celle du vallon de la Fouent, a été captée et amenée jusqu'au village. Alors a pu commencer l'équipement du Castellet en fontaines et lavoirs publics.
Fontaine des Bernards
Située dans le quartier du même nom, cette fontaine est la plus ancienne (1695). Elle fut directement alimentée depuis la source de la Fouent par une canalisation enterrée. La fontaine des Bernards (appelée aussi fontaine principale) permit ainsi le puisage et l'abreuvage des animaux. En 1833 un lavoir public lui fut accolé pour améliorer le confort de la population. L'ensemble fut totalement restauré en 1980.
Fontaine de la place de l'église
Pour amener l'eau au centre du village, une fontaine fut édifiée en 1861 à côté de l'église. Elle se caractérise par sa forme octogonale et la présence de deux canons. En 1884 un lavoir, profitant de sa surverse, lui fut adjoint contre le mur de l'église. Longtemps ce lavoir fut recouvert d'un toit irrespectueux de l'environnement. En 1995 une importante restauration fut entreprise, le toit du lavoir étant à l'occasion supprimé.
Fontaine des Bachelas
Les habitants des Bachelas, quartier ouest du Castellet, voulurent à leur tour bénéficier du «modernisme». Après plus de dix ans de réclamations, ils eurent enfin satisfaction en 1884 avec cette fontaine incorporant d'emblée un lavoir. En 1997 une restauration intelligente fut entreprise avec un nouveau toit bien conçu.
Fontaine de l'école
À la différence des autres elle est réalisée en béton et non en pierre. C'est la plus récente (début du XXe siècle). Restaurée en 2009, c'est la fontaine qui a vu le plus grand nombre d'enfants s'y désaltérer, puisque l'école est juste en face et que les récréations se faisaient directement sur la place jusqu'aux années 1990. Aujourd'hui un circuit de recyclage permet des économies d'eau et un robinet séparé fournit de l'eau potable.
Lavoir du Portaygue
C'est probablement le plus ancien lavoir du village : il s'agit d'une sorte de canal artificiel, originairement en tôle (aujourd'hui bétonné), qui franchit un petit fossé d'écoulement des eaux de pluie. Il est situé sur le trajet d'une source captée à l'extrême est du village. Les femmes disposaient d'une planche amovible et devaient opérer de debout.
Fontaine du Bout du village
Cette fontaine est bien différente de toutes les autres. C'est simplement un point de puisage qui a été installé dans la première moitié du XXe siècle, avant que la distribution d'eau se fasse directement dans les maisons. Les habitants du quartier du Bout du village devaient aller puiser leur eau quotidienne à la fontaine octogonale de la place de l'église et se trouvaient donc défavorisés par rapport aux habitants des autres quartiers qui avaient pratiquement l'eau devant leur porte. La municipalité fit donc installer cette fontaine pour résoudre cette inégalité de traitement. Aujourd'hui elle se trouve sur un terrain privé et ne fonctionne plus.
Fontaine de Moisson
À près de huit kilomètres du village, dans le ravin où se trouve un peu plus haut la ferme en ruines de Moisson, cette fontaine exploite une veine d'eau qui sortait d'une cavité maçonnée dans les temps anciens avec une voûte en galets. Elle se situe à 550 mètres d'altitude. La canalisation et le corps actuel de la fontaine ont été réalisés le 30 juillet 1935, pour les Eaux et Forêts, par un certain Latil. Cette fontaine qui avait toujours coulé, hiver comme été, est désormais à sec une grande partie de l'année depuis deux à trois ans.