Le projet de rénovation du four à pain du Castellet ne date pas d’hier. Il a été lancé en 2009, sous la mandature d’Henri Garcia. La municipalité avait alors fait d’une pierre deux coups en rachetant un ruine qui menaçait effondrement total. Il s’agissait du bâtiment ayant abrité l’ancien four à pain de la boulangerie du Castellet qui avait cessé de fonctionner au début des années 60. Or ce four était encore apparemment intact, même si tout s’était effondré autour de lui. Pariant sur la possibilité de rénover cet élement primordial du patrimoine du village, le maire d’alors Henri Garcia avait sollicité des fonds pour réhabiliter le bâtiment. L’idée fut d’utiliser l’espace situé en avant du four pour créer un abribus afin de protéger les collégiens et lycéens. Lou Badaou de 2010 précise que le « village a eu 7 180 € pour réaliser l'abri adapté à son environnement. En utilisant cette somme et une partie de la subvention pour la sécurisation du village, la municipalité du Castellet a pu réaliser, sans que cela pénalise son budget, un abri d'un coût de 11 000 € tout en faisant disparaître une ruine et en rénovant un four à pain qui fonctionnait encore après la guerre de 39-45. ».
Malheureusement le budget de l’époque ne permettait pas à la commune de rénover la partie du bâtiment qui abritait le four. Un toit fut ajouté bien plus tard, ainsi que la cheminée. Et nos employés communaux réalisèrent l’avaloir nécessaire au fonctionnement. Tout était alors prêt.
Mais survint la crise du Covid ! la mise en route dut encore attendre. C’est donc de nos jours, avec l’appui du nouveau maire Benoit Gouin, que l’histoire de cette réhabilitation trouve une heureuse conclusion.
5 mai 2023 : Lucien Gaubert est chargé de remettre en marche le four du Castellet. On va enfin savoir s’il va supporter
une chaleur intense après plus de 60 ans d’inactivité.
Les jours précédents, les employés municipaux avaient livré une cargaison de bois. Lucien surveille son feu
avec la plus extrême attention. Pour son plus grand plaisir, tout se passe au mieux.
Après plus de deux heures de chauffe en continu, le maire Benoit Gouin, le deuxième adjoint Louis Mistral et l’employé communal
Mickaël Guillermin rejoignent Lucien Gaubert pour un constat limpide : la sole et la voûte sont en excellent état.
11 mai : Lucien est venu tous les jours au Castellet pour entretenir la chauffe du four. Aujourd’hui les enfants de la maternelle sont
attendus pour découvrir l’art et la manière de faire le pain. Lucien prépare les pâtes pour faire des fougasses, des pizzas et du pain.
Il avait amené son petit pétrin portatif, puisque le four du Castellet ne dispose pas de cet ustensile indispensable
à la préparation des spécialités boulangères.
Lorsque les enfants arrivent, les pâtons sont déjà prêts et Lucien explique comment pétrir la pâte, comment la faire lever.
Il est surpris, même après vingt ans d’animations dans les écoles, de l’intérêt et de la curiosité de tous ces jeunes écoliers.
L’institutrice, Madame Adeline Jaofeno, complète les explications devant les plaques de pizza et répond à toutes les quastions des enfants…
… et elle montre les documents de Lucien Gaubert sur lesquels figurent des photos de pétrin mécanique
et de laminoir pour aplatir la pâte.
Les spécialités de « Lulu » sont présentes : les meilleures fougasses à l’anchois et au sucre du monde !
Ne soyons pas chauvins, puisque c’est la vérité.
D’ailleurs les enfants ont tôt fait de le vérifier avec une dégustation sur l’herbe de toutes ces préparations gourmandes et succulentes.
14 mai : tôt le matin, Lucien Gaubert reprend du service. En effet l’association Castellum a convié ses membres
à un apéritif-dégustation avant même l’inauguration officielle du four par la commune. Il y a donc… du pain sur la planche.
Le feu est superbe, la chaleur est uniforme. Lulu estime que ce four du Castellet est l’un des meilleurs des environs,
avec sa sole d’origine (ce qui n’est pas toujours le cas) et ses dimensions très généreuses permettant de faire cuire 110 pains à la fois.
Le pétrin reprend, lui aussi, du service. Et même si les invités ne sont pas très nombreux, plusieurs séances de pétrissage
sont nécessaires pour cette première mise en service.
Il faut également entretenir le feu et bien enlever les cendres pour que la chaleur soit uniformément répartie sous la voûte.
La préparation des fougasses obéit à des règles strictes que Lucien connaît à la perfection depuis des années.
Idem pour les pizzas « de boulanger » et autres petites gourmandises dont il a le secret.
Toutes les préparations attendent maintenant les premiers membres de Castellum qui ont rendez-vous pour cette pré-inauguration
gustative et apéritive. Certains Castellians ont joué le jeu en amenant leurs propres plats cuisinés à faire gratiner…
comme cela se faisait couramment chez les boulangers dans les années 50-60.
Bien sûr le pain est le produit N° 1 de l’art du boulanger. Celui de Lucien est au niveau de ses fougasses : exceptionnel.
Viviane et Jean-Claude n’ont pas résisté à la tentation de profiter de cette remise en route du four. Combien ils ont eu raison !
Victor, lui, a décidé de venir se frotter à l’initiation au métier de boulanger en donnant un petit coup de main au maître.
L’heure avance, la population curieuse attend que les premières plaques de fougasses sortent du four.
Ça va vite : pas plus d’un quart d’heure de cuisson à 210° C, et c’est prêt.
Les plats des habitants – gratins ou tartes – s’accumulent sur la table de travail du boulanger, à côté d'une bouteille
offerte à notre maître-boulanger par un participant.
Et sur le coup de midi Castellum sort les boissons pour l’apéritif, pendant que la population se regroupe de plus en plus.
Les fidèles de l’association depuis sa création sont au rendez-vous et n’auraient raté pour rien au monde
cette remise en marche si attendue du four communal.
Les derniers préparatifs vont bon train en même temps que les discussions entre amis.
Les deux acteurs majeurs de cette renaissance du four se félicitent de la réussite du projet : Lucien Gaubert avait donné les conseils du pro pour la bonne restauration du l’avaloir et de la cheminée et Henri Garcia avait lancé le projet de réhabilitation lors de sa mandature de maire.
Annie Giraud, actuelle présidente de Castellum, peut également être satisfaite du résultat puisque l’association a été partie prenante dès le lancement de ce beau projet.
La photo de famille réunit ici des habitants du village et des représentants des associations amies voisines.