Un groupe de travail du Sénat s’est penché sur les modalités du retour en classe des élèves. Le moins qu’on puisse en dire est qu’il n’est pas tendre face à l’absence de méthode du gouvernement et d’une concertation pour le moins insuffisante. Et qu’on ne taxe pas ce groupe de travail de faire de la politique politicienne… notre sénateur Jean-Yves Roux (RDSE) en faisait partie.
Dans un rapport de dix-sept pages, consultable en bas de page, les sénateurs fustigent l’absence de concertation avec « des personnes issues du monde médical ou de l’enseignement ». Le groupe de travail relève par exemple : « Alors que depuis le début du confinement, le gouvernement indique fonder ses décisions sur des avis scientifiques, les hypothèses de travail présentées mardi dépendent de préconisations sanitaires en cours de définition et non connues à ce jour. »
Le groupe poursuit et préconise : « Adopter un protocole sanitaire strict sur les activités scolaires et périscolaires, à la fois préventif et curatif, adapté aux spécificités de chaque niveau d’enseignement, et défini par les autorités sanitaires. »
En outre, pour les sénateurs, le préalable à une rentrée scolaire dans le déconfinement doit s’accompagner d’une pré-rentrée des enseignants suffisante pour fixer dans chaque établissement les règles sanitaires et les modalités d’application en fonction de chaque cas, d’autant qu’on se trouve généralement face à un nombre très insuffisant de points d’eau pour des lavages de mains fréquents et pour l’indispensable distance de sécurité entre les élèves.
Par ailleurs, afin de permettre un suivi pédagogique des élèves ne retournant pas en classe, le groupe sénatorial insiste sur la nécessité de s’appuyer sur les professeurs ne pouvant pas retourner en cours, pour organiser le suivi de l’enseignement via le CNED et les autres supports (dispositif «nation apprenante», programmes dédiés sur Radio France et France télévisions, ...), afin d’éviter une double charge de travail pour les enseignants qui auront repris l’instruction en présentiel.
Les points forts du rapport sénatorial :
- une impression d’impréparation et d’improvisation plus de 10 jours après l’annonce de cette réouverture ;
- des scénarii de travail ne reposant pas sur un avis scientifique ;
- une absence de réelle concertation notamment avec les collectivités locales, partenaires essentiels du scolaire et du périscolaire ;
- de nombreuses questions demeurent auxquelles ne répondent pas les dernières déclarations du ministre de l’Éducation nationale.
Les propositions du rapport sénatorial :
- deux prérequis indispensables : la définition rapide d’une méthodologie fondée sur des avis scientifiques et le lancement immédiat d’une réflexion concertée au niveau local associant les collectivités locales ;
- les onze préconisations du groupe de travail articulées autour de trois idées fortes :
1 - préparer la reprise des cours en présentiel dans de bonnes conditions
2 - garantir aux élèves et à l’ensemble de la communauté éducative les conditions sanitaires requises tout en poursuivant la continuité pédagogique ;
3 - prendre en compte les effets du confinement sur les apprentissages des élèves dans le cadre de la rentrée scolaire 2020.
< Consulter le rapport sénatorial >