Comme tous les ans le 11 novembre est la date des commémorations des soldats tombés lors des différents conflits et en particulier de ceux tombés lors de la Première Guerre mondiale. À 11 h 30 le rendez-vous est donné devant la mairie.
La foule part en cortège, enfants en tête portant les gerbes aux couleurs de la nation…
… et traverse le village jusqu'au monument aux morts, derrière les drapeaux des différentes délégations.
Le maire et deux enfants déposent devant le monument aux morts la gerbe offerte par la mairie.
Puis est déposée, par un autre enfant et par Marcel Avargues la gerbe des Anciens Combattants.
Benoît Gouin, premier adjoint, lit le communiqué du secrétaire d'État auprès des Anciens Combattants,
Kader Arif, qui a été trasmis à toutes les mairies de France.
Notre maire, Henri Garcia, fait ensuite son discours intégralement reproduit à la fin de cet article,
au terme duquel il demande une minute de silence.
Enfin Marcel Avargues, président de l'Union départementale des Anciens Combattants
et victimes de guerre est le dernier à prendre la parole pour quelques mots très émouvants.
Discours du maire Henri Garcia
Monsieur le Président des Anciens Combattants,
Mesdames et Messieurs,
Mes chers compatriotes,
Au-delà de l'hommage que nous voulons rendre à tous les soldats morts pour la France en nous rassemblant devant ce monument, nous avons coutume de rappeler le nom des Castellians ; je vous remercie de répondre par "mort pour la France'' pour chacun d'eux...
BRUN Léon
BARLATIER Joseph
RICHAUD Eugène
ARMAND Gabriel
MAILLET Léon
SAUVAN Paul
BLANC Elie
PERNOT Henri
FABIUS Charles
MENC Eugène
REYNIER Marius
Ces deux derniers soldats sont nés au Castellet et habitaient respectivement Mallemoisson et Oraison lorsqu'ils ont été incorporés dans l'armée française. Il y a exactement 100 ans que ces deux jeunes, ils avaient 24 et 25 ans, rejoignaient leurs camarades, leurs copains d’école. Bien sûr cette mobilisation les ennuyait : en ce début d’août 1914 les moissons n’étaient pas totalement terminées, et puis il y a toujours du travail à la campagne, surtout à cette époque où la mécanisation en était à ses commencements. Mais il y avait les retrouvailles avec les ‘"paysses" et puis ils étaient tellement sûrs que cette guerre ne durerait pas. Ils étaient tellement sûrs de rentrer pour les vendanges… La réalité a été tout autre. La nouvelle du premier soldat du val de Rancure mort sur les champs de bataille est arrivée en octobre… et ce fut le début d’une longue liste de morts… le début d’une longue guerre… avec son cortège de violences, d’horreurs, de misères petites et grandes. Les soldats ont souffert, les familles ont souffert, les villes et les villages ont souffert.
Aujourd’hui, en ce 11 novembre nous commémorons l’armistice de cette guerre, de la Grande Guerre, mais il aura fallu quand même, au total, 8 millions de morts pour en arriver à ce 11 novembre 1918. Et peut-on dire que le monde ait vraiment retenu la leçon ?
À écouter les informations je n’en suis pas certain : ici on enlève 200 jeunes filles pour les marier de force ; là un terroriste se fait exploser au milieu de la cour d’un collège ; ici encore, des gens préfèrent risquer la noyade en montant dans des bateaux qui méritent plutôt le nom d’épaves pour échapper à une vie indigne d’être vécue.
Je crois que nous nous devons de transmettre à nos enfants, nos petits enfants, à ceux qui nous entourent les valeurs essentielles qui sont le fondement de notre république : la démocratie, la liberté, l’honnêteté, le respect, l’humanité, la solidarité, la fraternité…
Réfléchissons et demandons-nous combien de conflits auraient pu être évités si ces valeurs avaient été vraiment le centre de toute négociation, l’objet premier de nos hommes politiques.
Réfléchissons… pendant cette minute de silence que je vous demande d’observer.