Voici une des rares vieilles photos d’école du Castellet que nous ayons en archive. L’instituteur, M. Léopold Arnoux, a officié plusieurs années au Castellet. Il était toujours en poste au milieu des années 20. Clément Giraud avait été son élève et nous en avait parlé dans ses souvenirs. Voici l’extrait en question.
« […]
– Vous vous rappelez les noms des gens. Alors l’instituteur, oui, bien sûr.
– Arnoux.
[…]
– La semaine dernière, vous m’aviez dit que justement l’instituteur avait un jardin...
– Ouais, justement. L’instituteur avait un jardin, là-bas derrière, où il y a la cour de l’école maintenant. Voilà. Et puis c’est un instituteur, que, oh ! Lui il nous gardait le plus souvent après quatre heures et demi. On sortait plus souvent à cinq heures qu’à quatre heures et demi. Il fallait pas oublier de dire bonjour aux gens, alors, à cette époque là. C’était pas comme maintenant. Et alors, il travaillait le jardin, là bas derrière, et quand il revenait du jardin, quand il y en avait un qui était à la porte, il recevait un coup de couteau-scie sur les oreilles (rires).
– Il y avait beaucoup d’élèves à l’école ?
– Oh, on était une trentaine. Ouais, une trentaine.
– Et vous disiez qu’il y en a qui venaient de...
– Les Féraud, vous les avez connus les Féraud ? Et les Pellautier...
– Lucette Giraud : c’était pas à cette époque-là qu’ils venaient...
– Ah, bè ouais, c’était plus tard, mais à cette époque-là, il y avait un poêle au milieu de l’école, et il fallait que... tous les jours, il y avait deux élèves qui se levaient le plus matin, qui arrivaient plus matin à l’école et qui allumaient le poêle.
– C’était un poêle à bois ou à charbon ?
– À bois, à bois, ô malheur. C’était à bois, vouais. Et le jeudi il fallait deux élèves encore qui aillent balayer l’école.
– Le jeudi, à l’époque c’était le jour où on s’arrêtait de travailler, non ? On n’allait pas à l’école et il faisait venir deux élèves ce jour-là ?
– Eh ouais, on y allait deux. Et il fallait y aller avant onze heures, parce que lui à onze heures, il faisait le tour de l’école et si c’était pas bien balayé, il allait les rechercher pour la rebalayer l’après-midi (rires).
– C’est sûr, ça...
– Et l’école, c’était une école où il y avait les garçons et les filles mélangées ?
– Ah ouais, ouais. Il y avait les garçons et les filles. Et les cabinets, ils étaient dans le jardin. Trois choses en briques, là. Un pour l’instituteur, un pour les filles, un pour les garçons. Et on allait boire à l’école à la récréation. La récréation, c’était sur la place. Il n’y avait pas de cour.
[…] »