Nouvelles 2014
Comme c'est devenu une tradition depuis quelques années, la municipalité du Castellet a invité les séniors du village à un repas convivial au restaurant Le Grand Pré ce samedi 6 décembre 2014. En ouverture des festivités le maire Henri Garcia a porté un toast à la santé de la quarantaine d'administrés présents ainsi qu'à celle des personnes absentes, en particulier pour raison de santé. Les verres se sont levés avec élan pour penser à ceux qui souffrent.
Avec ces mots pleins d'émotion d'Henri Garcia, l'incontournable apéritif a immédiatement soudé les
participants autour des valeurs fortes de l'amitié des habitants d'un village.
Puis – comme à l'accoutumée – tout le monde s'est installé et les discussions ont démarré bon train…
… dans une ambiance fort joyeuse et animée, avec les célébrités locales.
Un petit tour d'horizon de la grande tablée en L permettait de voir que tous les quartiers…
… et tous les écarts du Castellet étaient dignement représentés.
Après un petit tartare de saumon en entrée chacun avait le choix entre une souris d'agneau bien dorée…
… ou une bouillabaisse de morue et écrevisses. Miam…
D'ailleurs le bruit de fond des conversations s'est transformé à cette occasion…
… en cliquetis empressé des fourchettes, couteaux et cuillères. Séniors peut-être, gourmands sûrement !
Entre la poire et le fromage les conversations n'ont repris qu'en attente…
… du moelleux au chocolat nappé de sa crème anglaise. Cela aurait pu marquer la fin de cette réunion…
… si Gilberte et André Laurent n'avaient offert le champagne aux quarante Castellians présents pour fêter
ce jour-même leur cinquante-huitième anniversaire de mariage. La fête par-dessus la fête en quelque sorte.
L'assemblée unanime leur a réclamé le traditionnel bisou, que les amoureux ne se sont pas refusé.
Une magnifique journée pleine de convivialité, de joies et d'émotions à la mesure de la cohésion de notre
village riche de ses personnalités, de ses familles et de ses différences.
Comme tous les ans le 11 novembre est la date des commémorations des soldats tombés lors des différents conflits et en particulier de ceux tombés lors de la Première Guerre mondiale. À 11 h 30 le rendez-vous est donné devant la mairie.
La foule part en cortège, enfants en tête portant les gerbes aux couleurs de la nation…
… et traverse le village jusqu'au monument aux morts, derrière les drapeaux des différentes délégations.
Le maire et deux enfants déposent devant le monument aux morts la gerbe offerte par la mairie.
Puis est déposée, par un autre enfant et par Marcel Avargues la gerbe des Anciens Combattants.
Benoît Gouin, premier adjoint, lit le communiqué du secrétaire d'État auprès des Anciens Combattants,
Kader Arif, qui a été trasmis à toutes les mairies de France.
Notre maire, Henri Garcia, fait ensuite son discours intégralement reproduit à la fin de cet article,
au terme duquel il demande une minute de silence.
Enfin Marcel Avargues, président de l'Union départementale des Anciens Combattants
et victimes de guerre est le dernier à prendre la parole pour quelques mots très émouvants.
Discours du maire Henri Garcia
Monsieur le Président des Anciens Combattants,
Mesdames et Messieurs,
Mes chers compatriotes,
Au-delà de l'hommage que nous voulons rendre à tous les soldats morts pour la France en nous rassemblant devant ce monument, nous avons coutume de rappeler le nom des Castellians ; je vous remercie de répondre par "mort pour la France'' pour chacun d'eux...
BRUN Léon
BARLATIER Joseph
RICHAUD Eugène
ARMAND Gabriel
MAILLET Léon
SAUVAN Paul
BLANC Elie
PERNOT Henri
FABIUS Charles
MENC Eugène
REYNIER Marius
Ces deux derniers soldats sont nés au Castellet et habitaient respectivement Mallemoisson et Oraison lorsqu'ils ont été incorporés dans l'armée française. Il y a exactement 100 ans que ces deux jeunes, ils avaient 24 et 25 ans, rejoignaient leurs camarades, leurs copains d’école. Bien sûr cette mobilisation les ennuyait : en ce début d’août 1914 les moissons n’étaient pas totalement terminées, et puis il y a toujours du travail à la campagne, surtout à cette époque où la mécanisation en était à ses commencements. Mais il y avait les retrouvailles avec les ‘"paysses" et puis ils étaient tellement sûrs que cette guerre ne durerait pas. Ils étaient tellement sûrs de rentrer pour les vendanges… La réalité a été tout autre. La nouvelle du premier soldat du val de Rancure mort sur les champs de bataille est arrivée en octobre… et ce fut le début d’une longue liste de morts… le début d’une longue guerre… avec son cortège de violences, d’horreurs, de misères petites et grandes. Les soldats ont souffert, les familles ont souffert, les villes et les villages ont souffert.
Aujourd’hui, en ce 11 novembre nous commémorons l’armistice de cette guerre, de la Grande Guerre, mais il aura fallu quand même, au total, 8 millions de morts pour en arriver à ce 11 novembre 1918. Et peut-on dire que le monde ait vraiment retenu la leçon ?
À écouter les informations je n’en suis pas certain : ici on enlève 200 jeunes filles pour les marier de force ; là un terroriste se fait exploser au milieu de la cour d’un collège ; ici encore, des gens préfèrent risquer la noyade en montant dans des bateaux qui méritent plutôt le nom d’épaves pour échapper à une vie indigne d’être vécue.
Je crois que nous nous devons de transmettre à nos enfants, nos petits enfants, à ceux qui nous entourent les valeurs essentielles qui sont le fondement de notre république : la démocratie, la liberté, l’honnêteté, le respect, l’humanité, la solidarité, la fraternité…
Réfléchissons et demandons-nous combien de conflits auraient pu être évités si ces valeurs avaient été vraiment le centre de toute négociation, l’objet premier de nos hommes politiques.
Réfléchissons… pendant cette minute de silence que je vous demande d’observer.
Après l'écrasement d'une voiture dans la nuit du 30 juillet dernier par la chute d'une grosse branche de platane sur la place du Barri, une enquête a été demandée d'urgence par la mairie auprès d'experts pour tous les autres arbres du centre du village. Mais sans attendre leurs conclusions, l'arbre qui s'est rompu a été abattu dès le jour-même.
Un craquement sinistre en pleine nuit… et la très mauvaise surprise pour le propriétaire de la voiture.
En une journée le gros platane a été réduit en pièces.
L'état des branche ne laisse aucun doute : l'abattage ne pouvait vraiment pas être différé.
Que reste-t-il du tronc ? Rien, à part quelques centimètres de bois vivant sous l'écorce.
Le reste a complètement disparu.
Quelques semaines plus tard le rapport est tombé. Aucun espoir de pouvoir conserver ces colosses, considérés comme un véritable patrimoine du village. Aucune possibilité de les traiter et de les soigner. Une seule conclusion, sans alternative en raison du danger immédiat qu'ils représentent : il faut les abattre. Tant pis pour les sentiments et l'attachement de la population à ces témoins du passé, vieux de près de deux siècles. Début novembre une société d'élagage arrive donc avec tout son matériel au Castellet et s'attaque en priorité au platane proche de l'église.
Début de l'élagage et de la taille des premières branches du platane de la place de l'Église.
Grâce à la nacelle l'opérateur peut découper assez aisément les énormes branches supérieures.
Le cœur de l'arbre n'est plus qu'une sorte de boue informe de déchets de bois et de poussières.
Petit aperçu de l'état d'un bout de branche complètement mangé par les parasites.
Même si le bas du tronc paraissait à première vue assez sain, le doigt expert du spécialiste montre au
néophyte que ce n'est qu'une impression complètement fausse.
C'est presque fini, le dernier tronçon de l'énorme tronc est complètement découpé.
La place de l'Église complètement dégagée, une vue qui n'était plus possible depuis au moins 160 ans,
âge estimé du gros platane qui y trônait.
C'est ensuite au tour du plus gros – et sûrement du plus vieux – des arbres du village, le platane situé à côté de la fontaine de la mairie. Une attention toute particulière est ici aussi porté à la sécurisation des alentours et des manœuvres de coupe pour éviter d'endommager les habitations toutes proches.
Tout commence par un élagage en règle pour dégager les grosses branches.
Rapidement elles sont coupées et il ne reste plus qu'un étalage de tronçons.
Une vue impressionnante du tronc…
… comme des principales branches. Aucun espoir de pouvoir sauver ces arbres plus que centenaires.
Des centaines de vers de capricornes ont littéralement rongé l'intérieur des troncs et des branches.
L'abattage, tout un art. Pour les gros morceaux l'aide de la traction mécanique s'avère nécessaire.
Après l'abattage complet, il ne reste qu'à dégager la partie enterrée avec une sorte de grosse disqueuse.
Une terreur sans nom s'est abattue sur notre village le 31 octobre après-midi. Des squelletes, des sorcières, des vampires et autres zombies se sont répandus parmi les rues pour saigner la population à blanc. Heureusement que nos villageois très malins ont vite trouvé une monnaie d'échange pour éviter les pires tourments. Au prix de quelques bonbons et friandises ils ont pu apaiser ces monstres déchaînés et retrouver un peu de tranquillité… jusqu'à l'année prochaine tout au moins. À noter une belle initiative de notre nouveau comité des fêtes qui a trouvé une solution efficace pour calmer un peu ces créatures infernales : un bon petit goûter bien arrosé de sodas et de jus de fruits, aux couleurs orange et noire d'Halloween. Ouf, on a quand même bien eu peur.
Le 11 octobre dernier, la Mobile Compagnie est venue faire des lectures dans la salle polyvalente du Castellet devant un public très intéressé par cette manifestation proposée grâce aux Archives départementales de Alpes de Haute-Provence, dans le cadre d'Écriture en fête 2014 (et des commémorations du centenaire de la guerre de 14-18). Il s'agit d'une programmation culturelle de la Médiathèque départementale.
La Mobile Compagnie vient de Thoard et a choisi parmi les archives à sa disposition une lecture de courriers d'Augustin Richaud. Ce poilu de 14-18 a écrit des dizaines de lettres à sa femme du début de la guerre jusqu’à son décès le 7 mai 1917 (date de sa dernière lettre), à l’âge de 32 ans. Cette lecture regroupait plus d’une vingtaine de ces lettres, quelques documents d’archives, et retraçait le destin d’un homme simple, devenu simple soldat.
Mathieu Weil et Sylvie Beaujard ont lu des lettres poignantes dans un décor d'un extrême dépouillement
et avec une grande sobriété et une parfaite justesse de ton.
Ce spectacle largement apprécié par le public est de ceux qui honorent les actions culturelles locales. Il fallait à ce titre en saluer les promoteurs, les acteurs et les techniciens. La conception et la mise en œuvre sont d'Erwan Le Roy.
Production : La Mobile Compagnie (toutes les informations sur le site www.lamobilecompagnie.fr).