Nouvelles 2018
Dimanche 25 novembre : l'Académie de l'Accordéon de Digne est venue au Castellet. Dans une salle polyvalente comble avec dix-sept titres au programme ! Ce concert gratuit a été offert par l'association elle-même pour mieux faire connaître l'instrument et ses immenses possibilités d'expression, avec un programme très éclectique rassemblant des pièces baroques, des rythmes sud-américains, des airs populaires, du folk, des valses et des morceaux de musique moderne voire d'avant-garde. L'autre but était de faire connaître le travail effectué auprès des jeunes élèves qui suivent ici un enseignement de qualité leur permettant de devenir de vrais musiciens. Enfin il y avait aussi une raison sentimentale : le Castellet est le village du papa de l'une des animatrices de cette belle association, Roseline Claudet.
Bien sûr, il en est passé du monde ! L'Académie de l'Accordéon fêtera ses soixante ans en 2019. Son créateur, Dino Negro, est d'ailleurs toujours sur scène avec son instrument. Sa fille Cécilia a repris le flambeau pour entraîner tous les futurs jeunes talents tellement passionnés qu'ils n'hésitent pas à se lancer eux-mêmes dans la composition de petits morceaux. Ils y sont incités et sont remarquablement encadrés pour progresser dans la qualité. C'est d'ailleurs une particularité de cette académie " d'amateurs " de ravir les mélomanes trop souvent déçus par des ensembles qui n'ont pas cette même recherche de la belle exécution des partitions. Bravo. Et merci pour ce très beau moment de musique et de partage.
Dino Negro, fondateur de l'Académie de l'Accordéon, et Roseline Claudet présentent le spectacle.
La salle polyvalente du Castellet accueille donc ce bel ensemble de musiciens qui font face…
… à un public fort attentif…
… qui savoure chaque instant de ce programme d'une heure et demie d'enchantement.
Cécilia Negro et Paul Cazals en vedette pour quelques moceaux de virtuosité.
Eléna, malgré son jeune âge, a composé son premier morceau et, en compagnie de sa maman Roseline, elle dirige…
… les plus jeunes recrues de l'association arrivées depuis quelques semaines à peine.
L'Académie au complet pour le salut final.
Pour marquer dignement la fin des commémorations du centenaire de la guerre de 14-18, l'association Castellum a entrepris de réunir en un seul lieu (la salle polyvalente du Castellet) la totalité des expositions des quatre années précédentes et d'y adjoindre le travail de l'année en cours. Au total soixante-neuf panneaux ont été consacrés aux soldats du Val de Rancure (Le Castellet, Entrevennes et Puimichel) tombés sur les champs de bataille ou des suites de leurs blessures. Tous sont Morts pour la France et l'hommage qui leur a ainsi été rendu est un sujet de fierté pour l'association. Bien d'autres sujets ont été abordés pendant ces cinq années de mémoire, tels que les nombreux liens de parenté qui unissaient entre eux ces malheureux soldats. De grandes batailles ont également été le sujet d'études, ainsi que la situation en Serbie ou le recours au corps expéditionnaire russe, sujet dans l'ensemble assez méconnu. Les armes nouvelles de ce premier conflit d'un tout autre genre que les précédents ont été traitées : chars d'assaut, canons à longue portée, ballons fixes et dirigeables, avions de guerre, sous-marins… De nombreux courriers entre les soldats et leurs familles ont pu être exposés (lettres et cartes postales). Par ailleurs de nombreux autres sujets ont fait l'objet d'études comme par exemple l'utilisation d'un nouvel argot dans les tranchées, les chansons de guerre (bellicistes ou au contraire pacifistes), l'importance des femmes pour faire fonctionner le pays, la photographie de guerre, etc. Enfin les carnets de textes et de dessins de Germain Allard (ancien maire du Castellet) ont été de nouveau largement exposés.
Quant aux sujets spécifiquement étudiés cette année, ils concernaient la médecine et la chirurgie (réorganisation des services archaïques de l'armée, progrès des traitements, naissance de nouvelles spécialités pour faire face aux nombreuses mutilations telles que l'othopédie ou la chirurgie maxillo-faciale), la place des différentes religions sur le front et les conséquences pour l'avenir d'un armistice sans concessions pour le vaincu, ferment de la montée du nationalisme et de l'arrivée du nazisme.
Les carnets de Germain Allard sont un témoignage de la vie des poilus avec de superbes textes et de magnifiques dessins.
Le courrier était le seul lien entre les soldats du front et leurs familles et amis. Un courrier indispensable pour le moral des troupes.
Dans cette grande boucherie de 14-18 nous n'avons pas oublié ceux qui sont revenus vivants mais traumatisés à vie.
Tous ceux de nos trois village ont été listés ainsi que ceux nés ailleurs mais y résidant au début du conflit.
Ce fut un immense travail pour nos généalogistes d'établir tous les liens de parenté entre les soldats tués dans cette guerre.
Énorme travail de recherche également pour situer précisément sur une carte les lieux exacts de leurs décès.
Un des thèmes particulièrement étudiés cette année concernait la médecine et la chirurgie et leurs progrès pendant et après le conflit.
Autre thèmes : les différentes religions sur le front et… les conséquences à terme d'un armistice mal préparé.
Petit retour aujourd'hui très étonnant sur les activités de nos populations en 1914.
Explications sur la méthodologie du travail et mise en lumière d'autres conséquences désastreuses de cette guerre.
Hommage aux soldats tués la dernière année du conflit… au Castellet…
… à Entrevennes, avec un soldat mort en 1919 des conséquences de ses blessures…
… et à Puimichel…
… qui a compté de plus grand nombre de morts cette année-là et…
… les années suivantes, jusqu'en 1923.
Au total huit morts pour Puimichel (deux au Castellet et deux à Entrevennes).
Tous les panneaux des soldats tués les années précédentes ont été mis à disposition des visiteurs de l'exposition.
La salle polyvalente a été utilisée en totalité pour cette rétrospective avec occupation des grilles amovibles au centre de la pièce…
… et avec accrochage de très nombreux panneaux sur les murs.
Même le renfoncement de l'arrière-salle a été mis à profit pour exposer également quelques ouvrages consacrés à ce sujet.
Cela a permis en particulier d'afficher l'énorme carte situant exactement les lieux de décès de tous ces soldats.
Des médailles ont été exposées dans la petite table-vitrine, surmontées d'un rappel des soldats ayant obtenu la légion d'Honneur.
Pour accueillir les visiteurs Castellum avait choisi d'orner la grande vitre de la salle polyvalente d'agrandissements de quelques unes
des plus belles cartes postales valorisant des actions héroïques et la fin du conflit.
Quant à la porte d'entrée, elle rappelait que bien des villages ont honoré leurs morts avec des monuments pacifiste et que
la Guerre à la Guerre avait été déclarée par l'association de la Paix par le Droit.
Comme chaque 11 novembre le maire Henri Garcia avait donné rendez-vous à la population du Castellet devant le monument aux morts pour la cérémonie de mémoire et d'hommage aux soldats Morts pour la France. Les plus jeunes précédant les plus anciens (parmi lesquels les représentants de l'État et des corps constitués ainsi que de nombreux anciens combattants), le cortège s'est rendu de la mairie au monument.
Invitant les enfants à l'accompagner, Henri Garcia a déposé la gerbe de la commune et s'est recueilli devant les noms gravés.
Marcel Avargues, président de l'Amicale des Anciens Combattants victimes de guerre, est entré à son tour…
… en compagnie du responsable des JSP pour déposer sa gerbe et se recueillir lui aussi.
Puis Marcel Avargues a lu le discours du président de la République.
Et Henri Garcia a poursuivi avec son propre discours (à lire en bas de page).
La population fut alors conviée à observer une minute de silence pendant laquelle les drapeaux se sont inclinés.
Enfin, au moment où les cloches du village se sont mises à sonner à toute volée, les enfants se sont réunis pour la photo souvenir.
Discours du maire Henri Garcia
Monsieur le Président des Anciens Combattants,
Messieurs les porte-drapeau,
Mesdames et messieurs,
Mes chers compatriotes,
Au delà de l'hommage que nous voulons rendre à tous les soldats morts pour la France en nous rassemblant devant ce monument, nous avons coutume, ici, dans notre village, de rappeler le nom des Castellians ; je vous remercie de répondre par '' mort pour la France '' à l’appel de leur nom, et considérant la loi du 13 juillet 2018, j'ajouterai à cette liste les noms des soldats morts pour la France pendant les douze mois précédant cette journée.
BRUN LEON
BARLATIER JOSEPH
RICHAUD EUGENE
ARMAND GABRIEL
MAILLET LEON
SAUVAN PAUL
BLANC ELIE
PERNOT HENRI
FABIUS CHARLES
MENC EUGENE
REYNIER MARIUS
- Adjudant EMILIEN MOUGIN, 1er régiment des Spahis, mort au Mali, le 21février 2018
- Maréchal des Logis THIMOTÉ DERNONCOURT, 1er régiment des Spahis, mort au Mali, le 21février 2018
- Caporal BOGUSZ POCHYLSKI, 2e régiment d'infanterie, mort en Irak, le 21mars 2018.
Il est difficile, en se promenant dans une ville ou dans un village, de ne pas se retrouver, au détour d'une rue ou en arrivant sur une place, face au monument aux morts. Et plus difficile de ne pas lire, en passant, le nom d'un de ceux qui y figurent, parce que l'on est un homme et que la disparition d'un innocent ne peut que choquer. C'est le petit hommage personnel et inconscient à un parfait inconnu, dont il ne reste rien à part un prénom et un nom gravés dans la pierre ou dans le marbre.
Un inconnu, c'est sûr, mais qui est peut-être le grand-père du passant que l'on vient de croiser, car la guerre de 14 n'est pas seulement un drame de l'histoire, mais aussi et surtout une tragédie familiale, vécue partout dans une France tendue vers les buts universels de chaque guerre : résister, tenir, avancer, regagner le terrain perdu la veille, mourir pour un mètre de sol dévasté.
Tragédie familiale car, si on parle toujours d'anciens combattants, il faut se souvenir que ces hommes étaient tous de jeunes hommes, dans la force de l'âge. Des hommes qui avaient un père, une mère, des frères des sœurs, une fiancée, une épouse, peut-être des enfants. Et après le 11novembre 1918, le père et la mère se sont retrouvés sans leur fils, la fiancée est devenue une veuve blanche, l'épouse s'est retrouvée veuve avec peut-être des enfants à charge. Et si le soldat était revenu... avec quelles blessures était-il revenu : défiguré, estropié, amputé, handicapé à vie. Et je ne parle pas des blessures morales : comment vivre normalement après avoir vu ses compagnons fauchés par la mitraille? Comment vivre normalement après avoir vécu sous des bombardements intenses pendant des jours, pendant des nuits? Comment simplement dormir normalement quand pendant des heures on a tenu dans ses bras un copain en train d'agoniser sans qu'on puisse lui venir en aide?
Il faut se souvenir de cette guerre, il faut se souvenir de ces soldats morts pour des valeurs que nous devons défendre et qui sont écrites sur le fronton de nos mairies : la liberté, l'égalité, la fraternité en dehors de tout critère de couleur de peau, de politique ou de religion.
Il faut aussi, quel que soit notre âge, respecter le jour qu'est le 11 novembre, et de se faire un devoir annuel de transmettre aux plus jeunes sa signification...
Le 11-Novembre, au-delà des noms que j'ai cités au début de mon discours, c'est le jour où nous rendons hommage à ceux qui, consciemment ou parfois malgré eux, se sont battus pour que nous puissions vivre libre.
Aussi en hommage à cette histoire, à ce passé, à ces hommes je vous demande d’observer une minute de silence.
Pour voir l'exposition elle-même cliquez ICI
L'association Castellum a profité des célébrations du 11-Novembre pour présenter la cinquième et dernière tranche de son travail de mémoire sur les poilus du Val de Rancure tombés lors du premier conflit mondial. Cette grande rétrospective menée essentiellement par six personnes a représenté au cours de ces cinq années plusieurs centaines d'heures de travail cumulées pour les recherches et la réalisation. Le millier d'heures a même été bien dépassé. Il faut en particulier saluer le travail tout à fait remarquable des trois amateurs de généalogie, Philippe Ligonesche, sa femme Claudine, et Philippe Coulet à qui l'on doit les fiches sur les soixante-neufs Morts pour la France, ainsi qu'un énorme travail de recensement des soldats revenus vivants, la localisation sur une grande carte de tous les lieux de décès et un tableau recensant tous les liens familiaux entre les soldats disparus.
Si la salle polyvalente s'est emplie après la cérémonie officielle du 11-Novembre devant le monument aux morts les organisateurs ont toutefois regretté une participation d'ensemble très modeste. En particulier bien peu de natifs du Castellet et moins encore de nos voisins d'Entrevennes et de Puimichel, ont fait une visite de courtoisie pour saluer la mémoire de leurs aïeux qui ont donné leur sang et leur vie pour que nous puissions continuer à être un peuple libre.
Merci donc à tous ceux qui pris de leur temps pour venir découvrir l'exposition et effectuer ce devoir de mémoire.
Le 10 novembre, un peu plus d'une quarantaine de personnes se sont réunies au restaurant Le Grand Pré à l'invitation du maire, Henri Garcia, pour le traditionnel repas des séniors. Si le nombre de participants est en légère baisse par rapport aux années précédentes, cela s'explique par l'absence de plusieurs couples dont la santé, ponctuellement, a été défaillante. Ces personnes avaient d'ailleurs demandé au maire de transmettre leurs excuses à l'assemblée. Comme à l'habitude cette réunion conviviale s'est déroulée dans une ambiance chaleureuse et amicale, ce qui est bien le but premier de l'initiative : donner de la convivialité aux habitants en leur permettant de se rencontrer dans une ambiance sypathique. Quant au repas il a été apprécié de tous, avec son foie gras en entrée, son choix entre canard confit ou daube de joue de bœuf, son assiette de fromage. Et pour finir en beauté l'omelette norvégienne à la vanille et aux marrons a été présentée en priorité à nos doyens toujours bon pied, bon œil… et bon appétit. Le mot du maire a été pour souhaiter à tous de se retrouver l'an prochain et aux absents de se rétablir au plus vite. Et la réunion s'est terminée par une salve d'applaudissements pour nos restaurateurs. Ou plutôt a failli se terminer ! Car c'est le moment qu'ont choisi Maryse et Louis Mistral – comme ils le font très régulièrement – pour verser à tout le monde une de leurs infusions très spéciales dont ils ont le secret, au génépy, à la mandarine ou au citron. Bien sûr leur geste a comblé tout le monde et ils sont repartis… avec la reconnaissance de chacun.